Sud-Kivu : Plus de 400 civils massacré.
Plus de 400 civils massacrés alors que l’accord de paix américano-rwandais s’effondre.
L’est de la République démocratique du Congo replonge dans une tragédie sans précédent. En moins d’une semaine, plus de 413 civils ont été tués entre Uvira et Bukavu, dans une nouvelle vague de violences attribuée au mouvement rebelle M23 et à des troupes rwandaises opérant sur le sol congolais. Ces massacres interviennent à peine quelques jours après la signature d’un accord de paix à Washington, présenté comme un tournant décisif pour la région.
Un cessez-le-feu violé dès les premières heures
Selon les autorités provinciales du Sud-Kivu, les victimes — notamment des femmes, des enfants et de nombreux jeunes — ont été tuées par des tirs, des explosions de grenades et des bombardements.
Le gouvernement provincial accuse formellement les forces spéciales rwandaises, appuyées par des mercenaires étrangers, d’avoir soutenu le M23 dans une violation flagrante des engagements pris dans les récents accords de Washington et de Doha.
« Les forces présentes en ville sont rwandaises, accompagnées de leurs mercenaires », déclare un porte-parole provincial.
« Elles opèrent en totale violation du cessez-le-feu. »
La chute d’Uvira : un choc national
Mercredi, le M23 a pris le contrôle total d’Uvira, une cité portuaire stratégique sur le lac Tanganyika, à proximité immédiate du Burundi.
Cette ville, que Kinshasa assurait être solidement protégée, est tombée après une offensive éclair.
Un enseignant local témoigne : « On nous avait garanti qu’Uvira ne tomberait jamais. Aujourd’hui, on vit l’exact contraire. »
La prise d’Uvira a provoqué un exode massif : environ 200 000 personnes ont fui vers les campagnes et vers les frontières voisines.
Un accord de paix déjà caduc
L’accord signé à Washington, sous médiation américaine, devait obliger le Rwanda à :
cesser son soutien aux groupes armés, réduire sa présence militaire dans l’est de la RDC, et œuvrer à une désescalade totale.
Mais le M23 n’était pas inclus dans l’accord. Profitant de ce vide politique, le groupe a renforcé ses positions et poursuivi son expansion militaire.
Les autorités congolaises accusent Kigali d’avoir trahi sa parole avant même que l’encre ne sèche.
Pressions diplomatiques internationales.
Face à la recrudescence des violences, les États-Unis ont exprimé leur « profonde inquiétude » et appellent le Rwanda à « empêcher toute escalade » en retirant ses forces du territoire congolais.
De leur côté, les experts des Nations unies estiment que : le M23 est passé de quelques centaines de combattants en 2021 à environ 6 500 aujourd’hui, jusqu’à 4 000 soldats rwandais seraient présents en RDC.
Le Rwanda, lui, nie soutenir le M23, tout en reconnaissant la présence de ses troupes à l’est du Congo, officiellement pour des raisons de « sécurité nationale ».
Une crise humanitaire hors de contrôle.
Avec plus de sept millions de déplacés internes, l’est de la RDC demeure l’une des crises humanitaires les plus graves au monde.
La multiplication des offensives, l’effondrement des accords de paix et l’implication directe d’armées étrangères font craindre une détérioration rapide de la situation régionale.
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