Washington hausse le ton et promet d’user de « tous les outils » contre Kigali

Publié le 12 décembre 2025 à 17:16

Crise dans l’Est 

Les tensions diplomatiques et militaires atteignent un nouveau seuil critique dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Alors que les combats s’intensifient et que l’offensive du M23 s’étend désormais vers le Sud-Kivu, les États-Unis ont averti qu’ils pourraient employer « tous les outils à leur disposition » contre le Rwanda, qu’ils accusent d’alimenter une guerre régionale de plus en plus incontrôlable.

Washington pointe directement Kigali : « Fossoyeurs de la paix »

Lors d’une session urgente du Conseil de sécurité de l’ONU, la délégation américaine a fustigé le Rwanda et le M23, les qualifiant de « fossoyeurs de la paix » en RDC. Selon la diplomatie américaine, Kigali a largement violé les engagements pris quelques jours plus tôt dans les Accords de Washington, facilités par le président Donald Trump.

Les révélations faites par Washington sont troublantes :

  • 5 000 à 7 000 soldats rwandais auraient été présents en RDC début décembre, combattant aux côtés du M23.

  • Kigali aurait déployé des missiles sol-air, des drones suicides, et des systèmes avancés de brouillage électronique.

  • Le Rwanda aurait dirigé la planification stratégique, la formation et l’armement du M23 et de sa branche politique, l’Alliance Fleuve Congo (AFC), pour servir ses ambitions régionales.

La dernière offensive en date — la tentative de prise d’Uvira — aurait été menée conjointement par le M23 et des forces spéciales rwandaises (RDF), positionnées directement sur les lignes de front.

« Le Rwanda ramène la région dans une guerre totale, plutôt que de marcher vers la paix », a dénoncé Washington.

Accords de Washington : un processus de paix fragilisé

Alors que l’administration Trump se félicite du rôle joué dans la signature des Accords de Doha puis de Washington, cette nouvelle escalade met en péril toute l’architecture diplomatique construite depuis le début de l’année.

Pour les États-Unis, Kigali agit en contradiction directe avec les engagements pris :

  • retrait progressif des RDF du territoire congolais,

  • cessation du soutien militaire au M23,

  • participation à un mécanisme conjoint de surveillance,

  • acceptation d’un cessez-le-feu supervisé par la communauté internationale.

La RDC, de son côté, insiste pour que la MONUSCO soit dotée d’un mandat « plus robuste, plus offensif et plus protégé », notamment face aux attaques aériennes et cybernétiques rwandaises contre ses bases.

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